Author Archives: hotium

– 015 Andrew McAfee

Est-ce la fin du travail? Est-ce le début d’un monde incroyablement nouveau? C’est si dur de se projeter dans l’avenir. TED vidéo sur l’impact de la technologie sur nos vies et le futur.

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– 014 Michio Kaku

C’est fascinant de sortir de notre petit espace-temps, comme de la tragicomédie actuelle, pour jeter un coup d’œil dans la recherche, l’avenir, les possibilités, l’impossible d’aujourd’hui qui sera le normal de demain. Qui de mieux que Michio Kaku pour nous raconter un peu de ce qui est à venir? C’est déroutant, mais notre présent ne serait-il pas déroutant pour nos grands-parents ?

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– 013 Le changement économique

L’Holocène correspond à l’optimum climatique dans lequel nous vivons, qui commence il y plus 10’000 ans et dont le pic de température se situe vers -7000 ans.  La dernière grande glaciation se termine, libérant de nouvelles régions et changeant tout l’environnement. Le Léman acquière sa forme moderne, la végétation conquière de nouvelles altitudes, si bien qu’on retrouve dans les Alpes des Mélèzes datant de – 5000 ans à des hauteurs de plus de 1500 mètres. L’évolution biologique prend un nouveau tournant. Il est souvent difficile de s’imaginer que les 10’000 dernières années ont vu les glaciers que nous connaissons avoir des tailles inférieures à celles que nous observons aujourd’hui.

Le glacier du Rhône pourrait disparaître d’ici 2100.  Combien de fois a-t-il disparu durant l’Holocène ? Aucune idée. Quelle est l’impacte réel de l’activité humaine sur ces changements climatiques ? Aucune idée. Sachant que durant les 10 derniers millénaires la croissance des glaciers était moins lié au changement de température qu’à l’augmentation des précipitations, permettant des accumulations de neige en hauteur, modifiant l’équilibre des masses de glace et provoquant une croissance des langues glacières, on peut se demander si au final l’activité humaine ne va influencer les glaciers d’une manière toute différente de celle qui semble faire quasi unanimité aujourd’hui.

Depuis des siècles, l’activité humaine s’est faite selon des références plutôt stables, comme le niveau de la mer ou les fréquences et forces des précipitations et des tempêtes, la température. On a construit sur des îles, des côtes, des embouchures, et un changement des ces références auraient un impact colossal sur des populations, des pays, des civilisations. Préserver ce statu quo est de première importance. Et pourtant, sommes-nous vraiment sûrs de nos hypothèses, analyses et conclusions dans nos recherches. Savons-nous vraiment l’impact à long terme de ce que nous faisons ? Notre but est-il vraiment de comprendre les changements climatiques et de nous positionner comme humanité face à ces forces gigantesques, ou voulons-nous utiliser un nouveau levier de pouvoir, un outil de peur, pour conserver des acquis et des privilèges, peu importe les conséquences ?

En regardant tous les jours le bal des banquiers centraux, le statu quo sur l’Euro, les discours sur le climat économique de l’ère post WWII, on se demande de plus en plus si le but est la recherche d’une solution. La lutte des pouvoirs pour conserver des acquis sociaux, des privilèges d’hier, au dépend de la jeunesse et de demain, semble une hypothèque plus féconde pour comprendre ce qui se passe.

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– 012 Caisses de pension

La confiance des assurés dans le deuxième pilier (LPP) diminue. Les regards se focalisent depuis quelques années déjà sur les caisses de pension en difficultés notoires. Un rapport du Conseil fédéral définit les principaux problèmes de la LPP. Selon ce rapport, les montants des retraites et les taux d’intérêt garantis sont trop élevés par rapport à la croissance de l’espérance de vie  et des faibles rendements des capitaux.

Que faire ? :
Vu les incertitudes, et les faible taux d’intérêts, les propriétaires envisagent de plus en plus souvent de retirer avant l’heure, leurs fonds de caisse de pension pour amortir leur hypothèque. Le prélèvement de cet avoir entraîne la perte des intérêts futurs et des intérêts composés. Prenons le cas d’un employé de 45 ans prélevant 200’000 francs pour l’achat de sa villa. Cet employé percevra environ 330’000 francs de moins au moment de son départ à la retraite, si l’on tient compte d’un intérêt moyen de 2.5%, ce qui correspond à une diminution de la rente de quelques 22’000.- francs par an. Ce sont les chiffres, mais la réalité est qu’ à 45 ans, l’employé n’a pas les 200’000.- de fond propres disponibles. De l’autre bout de la lorgnette, si son hypothèque eu été de 200’000.- plus élevée, le coût des intérêts bancaires comptés à 3% (moyenne basse) = 6’000.- par an = 120’000.- francs sur 20 ans, moins l’avantage fiscal, déductibilité des intérêts (30% taux marginal) = 36’000.-, ce qui correspond à un coût  supplémentaire  net de 84’000.- , (120’000 moins 36’000.-) sur le montant de 200’000.-  francs d’hypothèque. Donc le propriétaire a perdu 130’000.- de plus value sur son capital LPP, moins 84’000.- si il avait pris une hypothèque plus élevée, soit 46’000.- de différence (soit 2300.- par an) ! N’oublions pas non plus, que s’il touche une rente de 22’000.-  par an grâce au fait qu’il n’a pas touché sa LPP, il va payer sur ces 22’000.- de rente annuelle, environ 25% par an, (impôt sur le revenu) soit 5’500.- par an, soit 110’000.-, s’il vit 20 ans après la retraite ?
Voilà qui est des plus compliqué  et confus, le critère qui s’appliquera est donc de voir à l’âge de 45 ans quels sont les capitaux (cash) disponibles…

Il faut également savoir qu’un versement anticipé de la LPP empêche les rachats volontaires dans la caisse de pension, alors que ceux-ci sont particulièrement intéressants du point de vue fiscal pendant les années qui précèdent le départ à la retraite.

Et gardons également en vue que  les rachats (versements de la part de l’assuré) sont déductibles du revenu, donc rendement annuel (25-30%). Toutefois, il faut voir avec sa caisse de pension si ces apports supplémentaires sont rémunérés au taux des avoirs obligatoires (p.ex. min. 2% par an), ou des avoirs sur-obligatoires, qui sont moins élevés !

La prudence est de mise dans le cas où la caisse de pension présenterait un découvert. Un rachat peut même entraîner des pertes en cas de liquidation intégrale ou partielle de la caisse, lorsque l’employeur licencie une grande partie de ses effectifs.

Des modèles de caisses de pension modernes permettent de diminuer considérablement, voir d’éviter cette répartition indésirable. Par exemple en versant les rachats auprès d’une fondation collective distincte proposant exclusivement des solutions de CP sur-obligatoires.

Rente ou capital : une décision de plus en plus difficile. Il est nécessaire d’analyser la situation, en considérant que la diminution continuelle du  taux de conversion, semble inéluctable.

Serge Tschannen

– 011 Plongée dans l’inconnu

Après ces deux semaines, il semble que les banques centrales nous fassent plonger dans l’inconnu des profondeurs d’un océan de liquidités à venir. A court terme, c’est certainement le manque d’oxygène qui va nous manquer. L’économie mondiale se contracte de plus en plus. Mais l’inconnu, c’est magnifique! Et toute cette liquidité nous rend plus fort, si elle ne nous tue pas.

Magnifique vidéo d’une plongée en apnée.

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– 010 Ray Dalio

Ray Dalio, fondateur et manager de Bridgewater, le plus gros hedgefund du monde, donne une fantastique interview, expliquant les principes de la machine économique. C’est à voir absolument.

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– 009 La valeur de la dette

Il y a une question que nous ne cessons d’avoir entre nous à hotium et avec nos clients. Il s’agit d’essayer de comprendre pour quelles raisons, alors que les banques centrales font exploser la masse monétaire, on ne voit pas une dévaluation terrible des monnaies, et donc un choc d’inflation. Il ne s’agit pas d’une question purement et bassement pécuniaire. Il s’agit au contraire d’une interrogation sur le système dans lequel vivons. Il s’agit d’une question philosophique dans la mesure où l’on s’interroge sur la valeur (en l’occurrence monétaire, car nous sommes dans un système monétaire aujourd’hui qu’on le veuille ou pas) des choses.

La première caractéristique de la monnaie, selon Aristote, c’est la conservation de la valeur. Contrairement au grain de blé, par exemple, que la nature peut dégrader, l’or reste identique à lui-même dans le temps.

L’or a-t-il une valeur intrinsèque ? Il va de soi que les lingots d’or en dépôt sur une planète inhabitée sont de peu d’importance pour nous et que leur valeur, de ce fait, est plus que problématique. Selon Pythagoras : « l’homme est la mesure de toute chose ». « Une chose » n’a pas de la valeur en soi, et mais par rapport au système philosophique, politique, légale et culturel dans lequel l’homme l’a placée et interprétée.

Concernant notre planète et notre histoire, il est plus qu’évident que l’or, et d’autre métaux, permettant la conservation de la valeur, ont pris une place bien à part. Si une graine a la caractéristique de pouvoir être digérée et de nous nourrir ; l’or a celle de ne pas pouvoir l’être et de rester identique à lui-même dans le temps. Ces métaux sont devenus précieux.

Pour quelle raison ? Non pas à cause d’une valeur intrinsèque, mais du fait qu’une de leur caractéristique – la faculté de rester identique à soi-même, de ne pas se dégrader – a été interprétée et utilisée par les hommes pour organiser le système dans lequel ils vivent. L’or permettait d’acheter des biens et de payer ses dettes.

Qu’en est-il aujourd’hui ? L’évolution des banques centrales durant les deux derniers siècles, avec la fin des accords de Bretton Woods en 1973, a changé définitivement le système. L’or a des caractéristiques historiques, culturelles, symboliques et naturelles qui en font un récipient pour conserver la valeur, mais il ne permet plus, directement du moins, d’acheter des biens et de payer des dettes. Il doit être converti dans une monnaie avant de pouvoir être efficace dans notre système.

La valeur d’une monnaie se définit notamment en relation avec sa capacité à pouvoir payer les dettes dans cette monnaie. Dés lors, et aussi longtemps que le cadre légal est respecté, que les symboles persistent et que le système perdure, nous pensons que plus il y a de dettes dans une monnaie, plus cette monnaie aura de la valeur.

Pour quelle raison ? Car pour pouvoir se libérer de la dette, il faut soit la payer, soit faire défaut. Faire défaut, cela signifie précisément sortir du système définit, briser le symbole, et modifier le cadre légal. Payer, c’est chercher et trouver la monnaie pour pouvoir répondre à ses obligations en honorant les intérêts et le montant de la dette.

Plus il y de dettes dans le système, plus il y a de monde – des privés, sociétés, états – qui cherchent la monnaie pour répondre à leurs obligations. Ils se battent littéralement entre eux pour avoir la monnaie qui leur permette de payer leurs dettes et les intérêts sur celle-ci. Et cette monnaie prend, dans ce cadre légal et ce système définit, de plus en plus de valeur.

Peut-être que les banques centrales se trouvent petit à petit en face d’un immense problème. Elles n’arrivent pas ou plus, sans contredire leurs mandats, à injecter et insérer dans le système assez de monnaie pour répondre à l’immense dette actuellement dans ce système et continuant son expansion.

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– 008 Oxymoron de la BCE

Le Bilan de la BNS, à fin septembre, pourrait être miraculeux tellement le ratio de fonds propres sera élevé. Dans notre Poste du 22 août, nous parlions de deux aspects particuliers du bilan de la BNS, à savoir son ratio de fonds propres, > 15% alors que la BCE (Banque Centrale Européenne) n’a que 3%, et la taille relative de son bilan, équivalent à 70% du PIB Suisse, alors que celui de la BCE n’est « qu’a » 35% du PIB de la Zone Euro. La BNS a donc un risque majeur dans la taille de son bilan et une protection significative dans le niveau de ses fonds propres.

Hier, M. Draghi, président de la BCE, a annoncé un oxymoron qui a grandement détendu les marchés. Il nous a parlé d’un programme de rachat illimité, stérilisé et avec des conditionnalités, de la dette à court terme de pays de la ZE. Reprenons ces trois points : Illimité, car il nous dit qu’il ne laissera pas le taux de financement à court terme (< de 3 ans) de ces pays s’envoler et qu’il est prêt à acheter sans limite cette dette; stérilisé, car il nous dit qu’il ne va pas augmenter le bilan de la BCE, n’injectant pas de nouveaux Euro dans le système, mais vendant des parties du bilan de la BCE pour faire ces achats ; Conditionnalité, car les pays qui veulent profiter de ce programme doivent faire une demande formelle et se soumettre au programme que leurs partenaires pourront leur imposer.

C’est un oxymoron de parler d’achats illimités stérilisés, car par définition, si ces achats sont stérilisés, le bilan n’est pas augmenté. Et comme le bilan n’est pas infini, ces achats ne peuvent pas l’être.

Mais la BNS, durant ces contorsions de la BCE, voit la pression sur le CHF se détendre. L’Euro grimpe, tellement qu’il se décolle du plancher de 1.20 pour monter à 1.209 ! C’est une variation minime. Mais pour une BNS qui a acheté massivement des Euro à moins de 1.2 pour défendre ce taux durant les deux derniers mois, c’est la possibilité de faire un gain énorme en réduisant son bilan.

Peut-être qu’à fin septembre, la BNS aura prêt de 20% de fonds propres et un bilan équivalent à 50% de la taille du PIB Suisse. Le CHF et la BNS elle-même n’en seront que plus forts pour confronter la prochaine vague de stress sur l’Euro.

– 007 Eau douce – Eau salée

Pour quelles raisons un client viendrait-il mettre une partie de son patrimoine mobilier en Suisse ? Ce patrimoine, par définition, est mobile. Comme l’eau, il cherche un lieu naturel d’équilibre, suivant les pentes et la loi du moindre effort, formant des rivières petites et grandes pour arriver à des lacs, souvent des mers, presque toujours un océan. Puis le cycle recommence.

La Suisse, château d’eau de l’Europe, n’a d’accès à la mer qu’indirectement, au travers des deux fleuves que sont le Rhin et le Rhône. C’est un handicap et une chance inouïe. Grâce à ces fleuves, la Suisse est connectée aux liquidités internationales tout en restant en partie isolée des océans des capitaux. Elle n’a que de l’eau douce, paradoxe fertile et naturel, dans un univers d’eau essentiellement salée. Le mélange des eaux se fait aux frontières de l’Europe.

Est-ce une image pertinente pour parler du flux des capitaux et de la place financière Suisse ?  Nous le croyons. Nous pensons que la Suisse à tout à gagner en prenant exemple sur son système fluvial pour repenser son système financier. Il ne s’agit pas ou plus de construire des lieux secrets et souterrains à l’abri des regards. Il s’agit de construire des barrages, à l’air libre, pour que les liquidités puissent jouer leurs rôles : Une réserve d’eau potable, une source d’énergie et un outil pour construire notre indépendance tout en restant connecté dans le monde.

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– 006 Delirium Tremens

En 1978, alors concepteur du projet de la montre ultrafine à l’ETA SA Manufacture Horlogère, Maurice Grimm ne parvient pas seulement à battre les Japonais sur leur propre terrain, créant une montre quartz extra plate de moins de 1 mm d’épaisseur (0.98mm), il illumine également sa création par un acte linguistique aux significations multiples.

Delirium tremens « très mince », jeux de mot en français, réduit ensuite simplement à Delirium en vue de la commercialisation internationale des 11’000 pièces vendues à CHF 4’500.-/pièce, résume parfaitement le climat de l’horlogerie de l’époque.

Il fallut tout d’abord un acte presque dionysiaque de folle création pour sortir l’horlogerie de son marasme de l’époque. Après les belles années d’après-guerre, l’horlogerie suisse se confronte à la concurrence japonaise qui conquiert le marché grâce au quartz. Les mouvements mécaniques traditionnels ne peuvent concurrencer cette nouvelle technologie qui apporte minceur et modernité à l’industrie.

Dans un acte de création délirante, l’ETA SA Manufacture Horlogère décide de se battre sur ce nouveau terrain. Six mois plus tard, ayant révolutionné le design intérieur et utilisant le fonds de la montre comme support des composants, la Delirium voit le jour. C’est un coup de génie, un record du monde et un nouveau départ pour l’industrie horlogère Suisse. La Swatch sera basée sur le même mode de conception.

Mais Delirium tremens, c’est avant tout une conséquence neurologique sévère du syndrome de sevrage d’alcool, provoquant délire et tremblement des membres. On peut se demande dans quelle mesure l’horlogerie Suisse n’a pas trouver son renouveau dans le sevrage que lui a imposé la concurrence internationale. Elle a du sortir des chemins traditionnels et bien tracés. Elle a du souffrir, se concentrer et se recréer dans un acte de folie créatrice.

Et l’industrie bancaire ? Quelle sera son Delirium Tremens ?

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