On m’a envoyé ce matin l’article de M. Santi. Article très amusant.
On y compare la Suisse à la Chine, annonçant d’un pied d’estale qu’elle profite égoïstement du marché européen, et qu’elle sera bientôt « en accusation par ses partenaires comme “manipulatrice” ». Il y a juste un petit problème avec cette supposition. En effet, pour qu’un tel argument soit valable, il faudrait au moins que la Suisse ait une balance commerciale positive avec l’Union Européenne, c’est-à-dire qu’elle exporte plus vers l’UE européenne qu’elle n’en importe, profitant ainsi d’une consommation étrangère pour son industrie, tout comme la Chine profite de la consommation américaine pour la sienne.
Mais voilà un des petits problèmes de cet article. La Suisse a justement une balance commerciale déficitaire avec l’UE. Chaque année elle importe pour 40 milliards de plus qu’elle n’exporte vers l’UE, soutenant ainsi la production européenne. Et c’est en exportant dans le reste du monde, notamment en Chine, avec laquelle la Suisse et l’un des rares pays occidentaux à avoir une balance commerciale positive, que ce petit pays peut engendrer les revenus qui lui permettent d’acheter des produits européens.
Ce qui est encore plus amusant, ou tragique, c’est qu’à cause de cette balance commerciale déficitaire, le CHF devrait naturellement se dévaluer face à l’Euro. Ceci améliorerait la compétitivité de la Suisse face à l’UE, lui permettant de rééquilibrer sa balance commerciale.
C’est tout même étonnant d’être un si bon client, qui soutient l’industrie européenne par ses achats, et de se faire traiter de « partenaire déloyale ».
hotium team