– 013 Le changement économique

L’Holocène correspond à l’optimum climatique dans lequel nous vivons, qui commence il y plus 10’000 ans et dont le pic de température se situe vers -7000 ans.  La dernière grande glaciation se termine, libérant de nouvelles régions et changeant tout l’environnement. Le Léman acquière sa forme moderne, la végétation conquière de nouvelles altitudes, si bien qu’on retrouve dans les Alpes des Mélèzes datant de – 5000 ans à des hauteurs de plus de 1500 mètres. L’évolution biologique prend un nouveau tournant. Il est souvent difficile de s’imaginer que les 10’000 dernières années ont vu les glaciers que nous connaissons avoir des tailles inférieures à celles que nous observons aujourd’hui.

Le glacier du Rhône pourrait disparaître d’ici 2100.  Combien de fois a-t-il disparu durant l’Holocène ? Aucune idée. Quelle est l’impacte réel de l’activité humaine sur ces changements climatiques ? Aucune idée. Sachant que durant les 10 derniers millénaires la croissance des glaciers était moins lié au changement de température qu’à l’augmentation des précipitations, permettant des accumulations de neige en hauteur, modifiant l’équilibre des masses de glace et provoquant une croissance des langues glacières, on peut se demander si au final l’activité humaine ne va influencer les glaciers d’une manière toute différente de celle qui semble faire quasi unanimité aujourd’hui.

Depuis des siècles, l’activité humaine s’est faite selon des références plutôt stables, comme le niveau de la mer ou les fréquences et forces des précipitations et des tempêtes, la température. On a construit sur des îles, des côtes, des embouchures, et un changement des ces références auraient un impact colossal sur des populations, des pays, des civilisations. Préserver ce statu quo est de première importance. Et pourtant, sommes-nous vraiment sûrs de nos hypothèses, analyses et conclusions dans nos recherches. Savons-nous vraiment l’impact à long terme de ce que nous faisons ? Notre but est-il vraiment de comprendre les changements climatiques et de nous positionner comme humanité face à ces forces gigantesques, ou voulons-nous utiliser un nouveau levier de pouvoir, un outil de peur, pour conserver des acquis et des privilèges, peu importe les conséquences ?

En regardant tous les jours le bal des banquiers centraux, le statu quo sur l’Euro, les discours sur le climat économique de l’ère post WWII, on se demande de plus en plus si le but est la recherche d’une solution. La lutte des pouvoirs pour conserver des acquis sociaux, des privilèges d’hier, au dépend de la jeunesse et de demain, semble une hypothèque plus féconde pour comprendre ce qui se passe.

hotium team