– 005 Hildebrand

Tout change et c’est bien ainsi. Il y 20’000 ans le Léman n’était qu’un amas de glace formant la région. Il y a 2’000 ans un rocher calcaire se transformait en un point stratégique, avant de devenir un point de taxation pour le commerce Nord-Sud sous les Savoyards, puis un entrepôt sous les Bernois avant de se muter, de nos jours, en symbole de la région et en haut lieu touristique. Tout change, et Héraclites aurait pu dire qu’on ne voit jamais deux fois les mêmes eaux dans le Léman…

Lors de son interview à la RTS, que je ne peux que recommander, Philipp Hildebrand mentionne à plusieurs reprises les transformations fondamentales du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Parlant de l’avenir du secteur bancaire Suisse, il ose poser, comme hypothèse de réflexion, précisément ce que redoute tant de gestionnaires et de banquiers :

« … ce qu’on devrait faire comme pays, et notamment comme système bancaire, c’est de partir avec l’hypothèse – c’est une hypothèse – de dire [que] d’ici 5 ans, peut-être d’ici 10 ans, un client qui vient en Suisse de l’étranger, qui ouvre un compte pour qu’on gère son patrimoine, le nom de ce client et la date de l’ouverture et l’endroit de l’ouverture du compte, va être livré automatiquement au trésor du pays de ce client potentiel… »

Il prend l’image de l’horlogerie, qui dans les années 80 perdit 70’000 emplois, voyant des villes comme Bienne perdre jusqu’à 20% de leur population, avant de renaître et de devenir plus forte que jamais. Sommes-nous à une telle époque pour le secteur bancaire Suisse ? Peut-on comparer la manufacture horlogère Suisse avec la manufacture bancaire Suisse ? L’horlogerie Suisse n’a pas le monopole de la recherche dans le domaine, ni des matériaux, ni des idées, pourtant elle prospère comme si elle était seule au monde. Quelle est son secret ?

hotium team