– Si seulement il suffisait…

Depuis quelques temps la Banque Centrale Européenne est le cœur de tous les espoirs pour sortir l’Europe de la crise actuelle. Draghi, président de la BCE, a fait son fameux discours il y a 4 semaines, promettant de faire tous ce qui serait nécessaire pour stopper l’hémorragie des capitaux au sud l’Europe,  et l’espérance gonfle tous les esprits.

Ce week-end, un article du Spiegel annonçait qu’un plan était en préparation pour limiter l’envolée des taux d’intérêts des pays en difficulté. L’idée centrale serait que la BCE intervienne, de manière illimitée s’il le faut, pour acheté de la dette lorsque personne n’en veut. Ceci est bien sûr contraire à son mandat. La BCE ne peut acheter de la dette d’état, même si elle fait déjà en masse, car cela revient à monétiser la dette émise, en somme à imprimer de la monnaie pour acheter cette dette. Mais tout est affaire de langage.

Si la BCE achète de la dette nationale pour réduire les coûts de financement d’un pays, celui-ci étant en difficulté dû à une mauvaise gestion, cela ne peut être accepté. Si elle dit que le différentiel de taux entre deux pays de la zone Euro ne résulte, non de politiques économiques désastreuses dans certaines régions durant les belles années, mais d’une perte de confiance dans la pérennité de l’Euro, alors elle agirait pour le « bien » de tous les pays de la zone et non pour l’un en particulier. Tout semble résolut. L’espoir gonfle.

Cela ne répond bien sûr pas à la question suivante. Comment l’Espagne, par exemple, va-t-elle devenir si compétitive qu’elle va pouvoir engendrer une balance commerciale positive envers les autres pays de l’Europe, lui permettant ainsi de renflouer son système bancaire et ses régions surendettées, de payer ses charges sociales sans produire des déficits, de créer des industries pour absorber le chômage endémique et se redonner un avenir ?

Mais il semblerait que la solution se trouve dans la BCE réduisant le taux d’emprunt de l’Espagne. Il semble qu’il suffise d’imprimer des billets, d’incanter la croissance et que tout est résolu.

J’imagine que je vais croiser Alice en sortant du bureau ce soir…

hotium team